Lutte contre les violences sexistes et sexuelles
Vous le savez sûrement, le milieu étudiant n’est pas épargné du problème sociétal des violences sexistes et sexuelles. Ces dernières, touchant majoritairement les femmes, restent bien trop souvent dans l’impunité, laissant alors les victimes seules avec leurs traumatismes. D’après une étude de l’UCL réalisée en 2022, 1 étudiante sur 5 aurait déjà été victime de viol dans le milieu universitaire festif et le harcèlement sexuel, lui, concerne 14% des étudiant.e.s de ce milieu. Au travers de cette étude, on peut constater que la culture du viol est encore omniprésente dans le monde universitaire, est se doit d’être combattue. Cette dernière ne trouve pas uniquement sa place au sein du milieu festif. Que ce soit derrière les bancs de l’école ou encore dans les salles d’examens, nombreux sont les tristes témoignages de violences sexistes et sexuelles.
Depuis de nombreuses années, l’ORE prend ce problème très au sérieux. Chaque année, le 8 mars (journée internationale de lutte pour les droits des femmes), nous organisons, avec le GT féministe, un village associatif féministe sur la plaine de Nimy, dans l’objectif de faire entendre haut et fort nos revendications. Parmi ces dernières, on retrouve l’urgence d’instaurer un centre CPVS dans la ville de Mons (qui devrait d’ailleurs bientôt ouvrir ses portes), une sécurisation des lieux hautement fréquentés par les étudiantes, à savoir notamment le tunnel de Nimy, plus de sensibilisation contre les violences sexistes et sexuelles au sein de l’UMONS ou encore une meilleure prise en charge des victimes. En plus de revendiquer de meilleures conditions d’étude pour les étudiantes, nous profitons de cette journée pour mettre à l’honneur les différentes associations féministes montoises à travers des stands variés, pour sensibiliser les étudiant.e.s à la problématique. Enfin, l’objectif de cet évènement est également de mobiliser les étudiant.e.s à participer à la manifestation montoise du 8 mars, que l’on co-organise avec divers associations féministes du coin. La mobilisation des étudiant.e.s se fait de manière ludique avec des ateliers pancartes, maquillages, ou encore tot-bag et pins, le parfait starter pack du manifestant. Le tout est accompagné de petite restauration et d’animation musicale.
Nous ne nous contentons bien sûr pas que d’un évènement revendicatif par an. Au fil du temps, de plus en plus d’actions concrètes relatives à ces questions ont vu le jour.
Dans un premier temps, l’instauration, en collaboration accrue avec l’université, d’un dispositif permettant de lutter contre le harcèlement et les VSS, nommé 100% respect. Ce dernier accueille les victimes de manière anonyme et leur permet alors de vider leur sac et de ne plus avoir à faire à leur présumé harceleur/agresseur grâce à une prise en charge par des personnes compétentes de l’université. Le dispositif n’a pas immédiatement été parfait, et ne l’est toujours pas aujourd’hui. C’est pourquoi, avec l’ORE, nous travaillons en collaboration avec le service U-psy et U-help pour une amélioration continue du dispositif.
Nous avons également intégré une motion anti-discrimination au sein des murs de l’UMONS qui, entre-autres, punit et interdit fermement tout comportement à caractère sexiste ou misogyne au sein de la communauté UMONS. Cette motion a été validée par le CA de l’UMONS et est un premier élément pour une université plus inclusive.
En outre, nous nous battons depuis des années pour sécuriser le tunnel de Nimy. Le tunnel existe en tant que problème depuis bien plus de 5ans. Le trouble en sein était déjà présent depuis plus de 20-30ans. Déjà à cette époque-là, les étudiants et étudiantes devant l’emprunter le faisaient la boule au ventre, car il était bien connu qu’il était mal fréquenté, et donc peu recommandé d’y passer. Des histoires dramatiques, de viol et d’agressions sexuelles diverses, existaient, faisaient vivre le tunnel, et trottaient dans la tête de ce qui y passaient, sans que personne ne sache vraiment quoi y faire. Sa mauvaise réputation ne date donc pas d’hier.
Depuis 2019, nous nous battons pour que la Région Wallonne, propriétaire de ce tunnel, assure sa sécurisation. Le 24 novembre 2023, alors que nous n’étions pas écouté depuis ses nombreuses années, nous sommes finalement passé à l’acte par nous-même : nous avons construit un mur pour boucher la partie problématique du problème, sans entraver sa circulation pour autant. Le mur a été détruit le lendemain par des casseurs. Cette action a cependant eu l’effet escompté : un boum médiatique. Le sujet est donc arrivé jusqu’au parlement wallon, et le ministre Henry, chargé des infrastructures, a alors promis la construction durable d’un mur dans la zone problématique. Nous attendons maintenant qu’il tienne ses promesses.
Enfin, nous avons instauré la Safe Ekip au sein des soirées étudiantes organisées par les divers associations de l’UMONS. La Safe Ekip, qu'est-ce que c'est ? Une équipe d'étudiant.e.s volontaires, disponibles à tour de rôle dans les événements étudiants, avec pour mission d'être des repères lorsque qu'un.e étudiant.e rencontre un moment de malaise/ insécurité au sens large. Leur rôle est essentiellement d'écouter, rassurer, sécuriser et éventuellement guider l'étudiant.e vers d'autres instances professionnelles si iel le souhaite. Ces étudiants sont formés à l’écoute active, la communication non-violente, l’EVRAS et bien d’autres éléments essentiels encore pour encadrer au mieux les victimes. Ils ont aussi une liste de numéros d’urgence à fournir à cette dernière si besoin. Enfin, une Safe Zone a été aménagée à côté de la salle des fêtes « La Cave » afin de pouvoir discuter avec la victime dans le calme et à l’abris des regards.
8 mars 2024
Comme chaque année, le 8 mars, nous avons pu célébrer la journée de lutte pour les droits de la femme. Au programme : un village associatif pour faire des pancartes, des pins, des sacs, ... avec la collaboration de différentes associations. Par après, les étudiant.e.s sont descendu.e.s dans la rue jusqu'au marché aux herbes, où un discours a été donné.